La taupe

La taupe d’Europe (Talpa europaea) est un mammifère de l’ordre des Eulipotyphla et de la famille des Talpidés. Elle évolue sous terre dans un vaste réseau de galeries selon deux modes de locomotion : le fouissage et la marche.

Hauteur x Largeur x Profondeur : 35 mm x 50 mm x 140 mm (sans socle)
Référence Photo3D : BA00062a

Le membre antérieur de la taupe se décompose en trois parties : le stylopode (partie supérieure du membre qui correspond au bras), le zeugopode (partie intermédiaire qui correspond à l’avant-bras) et l’autopode (partie inférieure formant la main) se subdivisant lui-même en trois sous-parties : le basipode, le métapode et l'acropode. Ce membre a une morphologie particulière qui le rend bien adapté au fouissage.


Référence Photo3D : BA00062b

L’autopode se divise en trois sous-parties : le basipode (constitué des os du carpe), le métapode (composé de cinq métacarpiens) et l'acropode (composé des phalanges, des phalangines et des phalangettes pour chaque doigt sauf pour le pouce qui n’est formé que d’une phalangine et d’une phalangette). L’autopode est également élargi notamment du fait de l’existence d’un os falciforme (“sixième doigt” non-segmenté) inséré en parallèle du pouce sur la partie intérieure des mains. Cet os peut être qualifié d’os hétérotypique.


Référence Photo3D : BA00062c

La ceinture pectorale est particulièrement modifiée et adaptée à la locomotion de la taupe. L’omoplate est très fine et allongée ; elle est disposée horizontalement vers l’arrière de l’animal. Les clavicules sont quant à elles très réduites et mises en continuité par le sternum, prolongé par l’épisternum, lui-même surmonté d’une carène qui permet l’insertion des muscles pectoraux.

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Référence Photo3D : BA00062f2

Le membre postérieur de la taupe se décompose en trois parties : le stylopode (partie supérieure du membre qui correspond à la cuisse), le zeugopode (partie intermédiaire qui correspond à la jambe), et l’autopode (partie inférieure formant le pied) se subdivisant lui-même en trois sous-parties : le basipode, le métapode et l'acropode.


Référence Photo3D : BA00062d

L’autopode se divise en trois sous-parties : le basipode (constitué des os du tarse), le métapode et l'acropode. Le métapode est composé de cinq métatarsiens sur lesquels viennent s’articuler les doigts formés des phalanges, des phalangines et des phalangettes (sauf pour le pouce qui n’est formé que d’une phalangine et d’une phalangette), constituant l’acropode. L’ensemble de l’autopode reposant au sol, la taupe fait partie des plantigrades.


Référence Photo3D : BA00062e

La taupe admet deux modes de locomotion, le fouissage lors de la création de galeries souterraines et la marche pour se déplacer à la surface et dans les galeries déjà formées.

Le principal mode de locomotion de la taupe est le fouissage. Il présente de nombreuses adaptations ostéologiques :
• Les humérus montrent un net élargissement et raccourcissement. A cela s’ajoute la présence de l’os falciforme élargissant la main qui, couplée à des griffes puissantes en forme de spatule, lui permet de creuser efficacement dans des sols durs.
• La paume de la main est disposée latéralement et distalement (vers l’extérieur du corps). Cette orientation permet la compaction du sol excavé sur les parois des galeries permettant ainsi de les renforcer et de limiter la quantité de matière à extraire en surface. Avec ces caractéristiques, la forme de l’autopode s’assimile à celle d’une pelle.
• La disposition de la ceinture pectorale engendre la mise en avant des membres antérieurs permettant à la taupe de creuser en avant de son museau. Celle-ci lui offre également un renforcement efficace lui permettant d’encaisser les contraintes générées dans les membres par l’action de fouissage.
• La taupe a un corps plutôt trapu et fusiforme et ses poils sont fins et n’admettent pas de sens prédéfini, ils s'implantent perpendiculairement à la surface de la peau ce qui leur permet de se coucher selon le sens de progression de l’animal. Ces caractéristiques offrent à la taupe une grande liberté dans ses déplacements dans l’espace restreint des galeries.

Le fouissage se décline en deux phases cycliques :
• Une phase de creusement-accumulation (l’animal creuse et compacte sur les parois une partie de la terre avec ses membres antérieurs et rejette une partie restante de terre en arrière à l'aide de ses membres postérieurs).
• Une phase d'évacuation (la taupe se retourne et évacue la terre à l'extérieur du tunnel avec ses membres antérieurs).

La taupe, en tant qu’animal quadrupède plantigrade, peut utiliser la marche pour se déplacer bien que ce ne soit pas son mode de déplacement le plus efficace. Le mouvement est symétrique et se déroule en deux temps avec le soulèvement simultané des membres antérieur et postérieur d’un même côté avant le repos de ceux-ci précèdent le soulèvement des opposés, le tout sans temps de suspension.

 
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