Conférences

Retrouvez les membres du comité scientifique de l’exposition, qui vous parleront à bâtons rompus de leurs recherches et de leurs points de vue sur le travail et l’oeuvre du Dr Auzoux, des initiatives de l’Université de Lille pour mettre en valeur ce patrimoine au niveau local, mais aussi du partenariat avec l’Université Complutense de Madrid qui n’est pas en reste dans cette aventure et avec qui nos intervenants ont réalisé un ouvrage scientifique.
En présence de : Marie-Hélène Bouchet, Sophie Braun, Régis Courtecuisse, Michel Delsaut, Sylvain Demuynck, Gilles Denis, Bernard Mikolajczyk, Pierre-Éric Sautière, Aude de Vinck, Jacopo Vizioli.

Louis Auzoux est célébré pour le saisissant réalisme de ses modèles d’anatomie clastique, cela dès la première présentation d’une de ses pièces en 1825 devant l’Académie royale de médecine de Paris. Peu de temps auparavant, il était élève à l’Hôtel-Dieu de l’anatomiste Guillaume Dupuytren, perçu comme le « premier chirurgien de l’Europe ». Pour examiner tout l’intérêt de l’oeuvre d’Auzoux, nous la mettons en perspective avec le contexte scientifique et médical, marqué par le développement de la clinique et de l’anatomo-pathologie en médecine, des études chimiques physiologiques et de l’anatomie comparée, et nous analysons quelle a été, au-delà des créations de modèles anatomiques, la participation théorique d’Auzoux à ce contexte, depuis la chimie physiologique qu’il soutient jusqu’à ses positions sur le choléra.
Intervenant : Gilles Denis, maître de conférences en histoire et épistémologie des sciences du vivant, Université de Lille.
Animée par : André Dhainaut, professeur honoraire, FST - département biologie, Université de Lille.

À partir de l’exemple des modèles Auzoux, nous raconterons une histoire de l’utilisation des supports pédagogiques en sciences naturelles du XIXe siècle à nos jours. De nombreuses pièces artificielles ont été inventées par Auzoux et d’autres fabricants (Deyrolle, Brendel, Frič, Boubée, etc.) pour représenter tout ou partie d’un être humain, animal, végétal, etc. et identifier les termes et notions scientifiques qu’elles illustrent. Conçus dans divers matériaux (cire, plâtre, papier-mâché, verre, etc.) et formats (taille réelle ou grossie), ces objets en trois dimensions imitent la nature et permettent aux professeurs d’enseigner le vivant tout au long de l’année. Parfois encore utilisés en enseignement, ces artefacts tendent à devenir des objets patrimoniaux, dont la transmission passe par la préservation, la numérisation et la présentation au public (musées, expositions).
Intervenants : Sophie Braun, chargée du patrimoine scientifique, Direction culture, Université de Lille et Muriel Lecouvez, responsable des collections de zoologie, Musée d’histoire naturelle de Lille.
Animée par : Serge Reliant, UFR des Sciences de la santé et du sport, Université de Lille.

L’introduction progressive d’un enseignement des sciences de la nature à l’école, dès la deuxième moitié du XIXe siècle, implique une meilleure formation des élèves-maîtres et -maîtresses dans les écoles normales, sans pour autant transformer ces écoles en instituts agronomiques ! Elle entraîne alors l’élaboration de différents plans d’études pour l’administration scolaire et représente un nouveau marché lucratif pour un très grand nombre d’entreprises, dont les Établissements Auzoux. C’est aux conséquences de cette introduction que s’intéresse cette recherche : Quels contenus d’enseignement ? Pour quelles finalités ? Quelles entreprises ? Pour quels aménagements et quels matériels ? Autant de questions pour lesquelles des éléments de réponse seront donnés lors de cette rencontre.
Intervenant : Johann-Gunther Egginger, maître de conférences en Sciences de l’éducation, Centre de Recherche et d’Études Histoire et Sociétés (CREHS), Université d’Artois.
Animée par : Régis Courtecuisse, professeur des universités, directeur du Laboratoire des sciences végétales et fongiques, Faculté de pharmacie de Lille (LGCgE, ER4), Université de Lille.

Comment valoriser un patrimoine culturel et scientifique aussi exceptionnel que les créations du Dr Auzoux ? La scénographie en est une première réponse. Pauline Schwartz, scénographe, reviendra sur cette expérience et les différentes étapes de conception et de réalisation de l’exposition. Des premiers croquis aux nombreuses versions imaginées, en passant par une série de contraintes et de belles découvertes, découvrez l’envers du décor d’une scénographie axée sur des objets scientifiques.
Intervenante : Pauline Schwartz, scénographe de l’exposition Auzoux.
Animée par : Véronique Goudinoux, professeure d’histoire et de théorie de l’art contemporain pour les parcours Arts Plastiques, membre du Centre d’étude des arts contemporains (CEAC), Université de Lille.

Louis Auzoux a laissé son nom dans l’histoire pour avoir développé une technique de fabrication de modèles didactiques destinés à l’enseignement des sciences naturelles. Ce médecin normand conçut d’abord des écorchés humains en papier mâché avant d’appliquer sa technique aux animaux et aux végétaux. Ses modèles, parfois grossis, d’un réalisme saisissant, démontables, servaient à illustrer les leçons d’anatomie, de zoologie et de botanique dans les collèges, lycées et institutions de formation. Il connut un succès international et sa fabrique, située à Saint-Aubin-d’Escroville, fut un modèle social et industriel au XIXe siècle.
Intervenant : Christophe Degueurce, professeur d’anatomie, conservateur du musée Fragonard, École nationale vétérinaire d’Alfort.
Animée par : Jacopo Vizioli, maître de conférences, directeur du département biologie de la FST, Université de Lille.

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